Décidément, le paysage de la restauration rapide intéresse de plus en plus les jeunes diplômés français. Après « La Boîte à Encas » et « Nu », c’est au tour de Totem de séduire les entreprises qui ne disposent pas de moyens et de temps pour gérer leurs propres cafétérias.
La startup française propose, en effet, des mini-cafétérias à l’ambiance festive où les salariés peuvent se retrouver le temps de manger des produits diététiques. Les nourritures étant gratuites pour les employés, c’est donc à l’employeur de financer cette prestation qui va favoriser la productivité dans les milieux professionnels. Un modèle économique qui se rapproche du concept des distributeurs automatiques en autogestion.
On sait tous que la cafétéria snack est un élément stratégique pour le fonctionnement de toute entreprise. En effet, c’est le lieu de convivialité où se discutent le travail, les promotions et les petites revendications du personnel. Si dirigeants d’entreprises veulent considérer davantage les besoins et exigences de leurs salariés, il est indispensable de réinventer le concept de la cafétéria. Et c’est justement ce que propose Totem, une startup technologique fondée par le Centralien Pierre Gallet ainsi que deux jeunes diplômés de Polytechnique, Rafaël et Stefan de Lavergne. Après avoir visité l’Université californienne de Berkeley, ils ont lancé la startup en 2017 alors qu’ils préparaient leur Master 2 en Entrepreneuriat et Big Data.
Les trois jeunes diplômés ont remarqué, lors de leur séjour à Silicon Valley, que la restauration est un élément clé du succès d’une entreprise. Les multinationales qui emploient les meilleurs talents prennent même très au sérieux ce volet. Par exemple, chez Google, les salariés de Mountain View disposent de snacks diététiques à quelques mètres de leurs bureaux. En revanche, les TPE et autres petites entreprises ont du mal à gérer cet espace de convivialité pour se démarquer de leurs concurrents.
Une prestation simple et à la portée de toutes les entreprises
Et c’est précisément à ces entreprises de petite taille que s’adresse The Totem. Le contenu de son offre ? Une sélection de bocaux de fruits séchés, des barres aux céréales dépourvues de gluten et même du jus à l’aloe vera, le tout livré dans les bureaux de l’entreprise. Des coupe-faim dont les salariés se délecteront avec ou sans le café qui, lui-même, est approvisionné par une startup parisienne se fournissant directement chez les producteurs locaux.
L’offre est simple et lisible, et inclut à la fois la livraison encas au bureau, l’approvisionnement et l’équipement. Les entreprises ne sont pas obligées de s’engager dans le temps, mais en contrepartie, elles doivent financer l’ensemble de la prestation. En effet, les produits devront être gratuits pour les salariés qui en consommeront chacun, en moyenne, 30 euros par mois. Devenue un véritable pilier du fonctionnement de l’entreprise (au même titre que la logistique, les ressources humaines ou le département informatique), la restauration conviviale favorise la créativité et la cohésion entre les divers services.
Aujourd’hui, une soixantaine de startups et de grands groupes nationaux et multinationaux ont été déjà séduits par le concept de la jeune pousse parisienne. Pris sous les ailes de l’incubateur et investisseur The Family, Totem a réalisé une levée de fonds d’un million d’euros qui va lui permettre d’étendre son activité dans tout l’Hexagone. Les trois cofondateurs de la jeune pousse ont d’ailleurs reçu une bourse X-Grant Silicon Valley, une dotation financée par la Fondation de l’École polytechnique et le Friends of Ecole Polytechnique dans le but de promouvoir les idées innovantes. La bourse attribue à chacun des jeunes ingénieurs une dotation de 50 000 dollars ainsi qu’un accompagnement entrepreneurial.
Mais le succès de ce projet ne repose pas que sur la passion des trois entrepreneurs pour la restauration en entreprise. Des défis importants, comme la logistique, l’approvisionnement et le choix de fournisseurs, les guettent à chaque tournant. Heureusement, adroits avec le Big Data et les composantes technologiques de pointe, les jeunes ingénieurs comptent tirer parti de leurs compétences polyvalentes pour faire avancer leur projet. Parmi les innovations qu’ils ont entreprises, citons la mesure d’impact chiffré sur les coûts, la satisfaction des salariés, le niveau de confort de l’équipement ou encore le bien-être procuré par ces mini-cafétérias diététiques. Dans un premier temps, après l’obtention de la dotation de 50 000 dollars, The Totem se concentre à présent sur l’extension de son offre dans toute la région parisienne et même dans toute l’Ile-de-France. Une stratégie qui lui permettra à coup sûr de supplanter les snacks traditionnels dans les milieux de travail.
Comment s’inspirer du modèle de Totem ?
Le démarrage d’une startup de mini-cafétéria est en quelque sorte similaire à celui d’un restaurant, mis à part, bien entendu, l’aspect technologique. Tout en tenant compte des besoins typiques des salariés d’entreprises, il vous suffit de dresser une liste des éléments de menu et de boissons qui fonctionneront rapidement. N’hésitez pas à vous inspirer des modèles « qui marchent » dans votre région, et même de celui de Totem startup. Prenez note des aliments que les mini-cafétérias concurrents proposent dans les bureaux d’entreprises, et faites-vous une idée du décor, de l’agencement du mobilier et du fonctionnement des cafés.
Le financement
Vous devrez forcément financer l’achat du café et des snacks, dont le prix peut vous coûter des dizaines de milliers d’euros dans un premier temps. N’hésitez pas à utiliser un compte épargne ou un compte retraite si vous possédez quelques milliers d’euros disponibles. Mais dans la mesure du possible, il vous faudra toujours solliciter un prêt auprès de votre banque dont la plupart attendent de vous que vous vous y rendiez avec un business plan clair et concis. Vous inclurez une prévision de ventes sur trois ans de votre activité afin de permettre à votre banquier de décider de la rentabilité de votre startup.
L’approvisionnement auprès des fournisseurs
A moins que vous ne produisiez vous-même le café et les denrées, vous devrez toujours négocier auprès des fournisseurs de votre ville pour trouver les marchandises à proposer.
Pour cela, il vous suffit vous renseigner auprès des organismes spécialisés dans la distribution des marchandises adaptées à votre clientèle. Demandez au représentant de l’organisme s’il peut vous fournir une liste de grossistes en alimentation. Choisissez ensuite le fournisseur qui vous propose le coût unitaire le moins cher pour vous assurer une marge bénéficiaire viable. De plus, vous aurez aussi à trouver un artisan réparateur pour assurer la maintenance de votre équipementier.
La publicité
Bien avant de démarrer votre projet, il vous faudra promouvoir votre mini-cafétéria. Commencez par distribuer des flyers dans les bureaux d’entreprises et les centres d’activités économiques.
Placez des annonces ciblées dans plusieurs magazines à coupons. Vous pouvez même appeler un journaliste à qui vous demanderez d’écrire un article sur votre nouvelle activité. Vous pouvez également contacter plusieurs chaînes de télé et essayer de faire la une dans les actualités. Outre les supports de publicité traditionnels comme les journaux, la télé, la radio et les pages jaunes locales, vous devez aussi conquérir les réseaux sociaux et essayer de faire le buzz à travers vos pages Facebook, Twitter ou Instagram.
Et une fois que vous aurez réalisé la promotion de votre mini-cafétéria, partez à la conquête des TPE locales de votre ville qui n’hésiteront plus à faire appel à votre talent.